Décembre 1933 : quand le froid extrême fige les fleuves et fait plonger Clermont-Ferrand à -26 degrés ! 19/12/2025

Vague de froid de décembre 1933 - traversée de la Seine gelée à Montereau (Seine-et-Marne)

Il y a presque cent ans, la France vivait l’un des mois de décembre les plus glacials de son histoire moderne. En décembre 1933, le froid s’est installé durablement, avec une intensité telle que la Seine a gelé… au point que l’on pouvait la traverser à pied, et même à vélo par endroits.

Un mois entier sous la glace

Le refroidissement commence dès la fin novembre 1933, mais la véritable vague de froid débute le 1er décembre. Très vite, le gel ne se limite plus aux nuits : il persiste souvent en pleine journée. Le froid domine tout au long du mois et, fait remarquable, Paris ne connaît pas une seule journée atteignant les moyennes actuelles d’un mois de décembre.

La période la plus glaciale survient au cours de la deuxième décade. Le 12 décembre, la température descend à –9,7 °C au lever du jour à Paris, et ne dépasse pas –4,5 °C l’après-midi. La capitale enchaîne même 14 jours consécutifs sans dégel, un chiffre exceptionnel. Rapporté aux normales climatiques actuelles, décembre 1933 afficherait un déficit de plus de 7 °C !

Décembre 1933 : la neige commence à tomber à Paris et les températures restent négatives durant presque tout le mois de décembre ! - graphique Infoclimat et photo meteo-paris.com

Un froid exceptionnel, solidement installé

Cette vague de froid reste un véritable cas d’école pour les météorologues. Une situation de blocage atmosphérique s’est mise en place : de puissantes hautes pressions s’étendaient des Açores jusqu’à la Scandinavie, tandis que des dépressions circulaient sur la Méditerranée, notamment vers l’Italie. Résultat : ces systèmes sont restés quasiment immobiles pendant plusieurs semaines, laissant s’installer un flux d’air continental venu de Russie vers la France, le célèbre axe « Moscou–Paris ».

Les masses d’air analysées a posteriori montrent à quel point le froid était intense : jusqu’à –15 °C à 1500 mètres d’altitude dans l’est du pays. Un froid sec, mordant et persistant.

Des conditions polaires !

Le centre et l’est de la France sont particulièrement touchés. En Auvergne, à Clermont-Ferrand, les températures plongent entre –15 et –26 °C la nuit, et entre –7 et –13 °C en journée, du 15 au 18 décembre. Quatre journées véritablement polaires.

Les journées sans dégel sont tellement fréquentes que la mer commence à geler vers Saint-Nazaire !

Vague de froid de décembre 1933 - Glace sur la plage près de Saint-Nazaire - extrait d'un journal d'époque - meteo-paris.com

La Seine figée, un spectacle inimaginable aujourd’hui

Conséquence directe de ce froid durable : les fleuves gèlent. De la fin novembre 1933 au début janvier 1934, de nombreux cours d’eau charrient de gros blocs de glace, voire se figent complètement. La Seine est paralysée sur de longs tronçons, stoppant l’activité fluviale et portuaire. À Rouen, des navires restent prisonniers des glaces dans le port.

Dans le bassin parisien, la Seine se transforme en véritable banquise. Les habitants la traversent à pied, parfois même à vélo. Les photos d’époque montrent des scènes presque irréelles aujourd’hui. Ces 14 jours sans dégel à Paris paraissent désormais quasiment impossibles dans le climat réchauffé de 2025, rappelant à quel point décembre 1933 fut un mois hors normes.